Les agriculteurs(trices) sont-ils des humains comme les autres ? partie 3 – Outils pour se sentir mieux

Des outils à utiliser au quotidien pour prendre du recul

agriculteur

Dans la partie 1, nous avons exploré des particularités du métier d’agriculteur(trice) qui peuvent créer des tensions au quotidien. En tant qu’individu nous ne pouvons pas toujours agir sur les conditions d’exercice du métier ( ce qui n’est pas à exclure en tant que collectif ) qui ne dépendent pas de nous mais du contexte extérieur. Cependant, en avoir conscience, en comprendre les contours permet de lutter contre ce sentiment d’impuissance qui empêche l’action. 

Dans la partie 2,  nous avons défini la notion d’identité et des tensions possibles avec des exemples concrets. 

Maintenant, je vais vous proposer des outils pour aider au quotidien à prendre du recul et à identifier les points de tensions pour ensuite mettre en place des actions. 

Je vous propose une démarche que j’utilise moi-même au quotidien en cas de difficultés. 

1- Evaluer la satisfaction de mes besoins fondamentaux

Les 3 besoins fondamentaux pour tout être humain : 

  • Besoin d’autonomie : Possibilité de décider de ces actions en accord avec qui nous sommes
  • Besoin de compétences : Sentiment d’efficacité sur son environnement, Curiosité, le goût d’explorer, défis à relever 
  • Besoin de relation à autrui : Appartenance, Etre relié à des personnes importantes pour nous-même, Etre quelqu’un de signifiant pour d’autres personnes

Exercice : 

  • Quels sont les points où vous vous sentez le moins satisfait et pourquoi ? 
  • Et quelle possibilité avez-vous d’y remédier seul ou à plusieurs ? 
  • Quelles actions simples vais-je poser dès maintenant, qui va me permettre de commencer à satisfaire mes besoins ?

2 – Pourquoi est-ce que je fais les choses que je fais ? 

Nos actions aux quotidiens sont conditionnées par les buts de nous souhaitons atteindre qu’ils soient clairement définis ( conscientisés ) ou qu’ils ne le soient pas ( inconscients ).

Parlons de la motivation intrinsèque et de la motivation extrinsèque 

La réponse à la question POURQUOI est-ce que je fais les choses, va déterminer la façon dont je m’engage dans une action. Plus mon POURQUOI est clair et personnel, et plus je peux réajuster au quotidien quand je rencontre des difficultés. 

Avez-vous déjà eu cette sensation, de plus savoir dans quels buts vous faites ce que vous faites ? Pourquoi, au-delà des obligations quotidiennes, vous vous levez chaque matin ? 

Motivation interne ( Intrinsèque ) 

Plus nos sources de motivation sont internes, c’est-à-dire personnelles, liées à notre identité, à nos ressentis, à nos valeurs, plus notre engagement va être solide et moins il y aura de tensions au quotidien en cas d’événements perturbateurs.  

Exemples de sources de motivation intrinsèque : 

  • Aider les autres 
  • Prendre soin 
  • La liberté
  • Développer ses compétences
  • Sentiment d’être aligné avec ses valeurs 
  • Sentiment de justice

Motivation externe ( Extrinsèque ) 

Nos sources de motivation sont externes, c’est-à-dire liées à des choses dont nous n’avons pas l’entière maîtrise et qui dépendent soit des autres soit du contexte, sont plus fragiles. 

Exemples de sources de motivations extrinsèques : 

  • Reconnaissance sociale 
  • L’admiration des autres 
  • Argent 
  • Plaisir immédiat 
  • Richesse matériel 
  • Sentiment d’être indispensable et important 

3 – Elargir ma vie sociale

 L’intelligence sociale ou interpersonnelle 

Gardons dans un coin de notre tête, que les relations sociales riches et variées sont un besoin fondamental de tout être humain et un rempart en cas de difficultés.

L’intelligence sociale, est la capacité à aller vers les autres, à s’ouvrir, à leur faire confiance et à les comprendre. Elle regroupe différents aspects tels que: l’observation, la communication, la présence, l’empathie. Il s’agit d’une compétence qui se travaille. 

Comment elle se travaille ? 

  • Déjà bien se connaître permet de mieux comprendre les autres et de savoir se positionner dans la rencontre. 
  • Savoir reconnaître ses émotions et les accueillir
  • Améliorer sa communication et développer son sens de l’observation 
  • Développer son estime de soi

Nous ne rentrons pas dans les détails ici, j’y reviendrai dans un article dédié exclusivement aux différentes formes d’intelligences. 

Ceci peut paraître plus simple de prime abord mais pourtant pas évident à mettre en pratique, je le sais !  SORTEZ DE LA FERME ! OUVREZ VOUS A D’AUTRE CHOSE ! 

Conclusion : 

OUI bien entendu que les agriculteurs et agricultrices sont des humains comme les autres et ils ont le droit d’avoir accès à une vie personnelle et professionnelle épanouissante. 

Pourquoi nous ne parlerions pas de compétences relationnelles, de psychologie sociale, de connaissance de soi dans le milieu agricole ? 

Cependant je souhaite mettre en garde contre une approche qui serait exclusivement centrée sur l’approche personnelle et intime de l’épanouissement. Le métier d’agriculteur connaît des mutations socio-économiques et est soumis à des prescriptions externes qui peuvent être sources de valorisation ou sources de tensions et de conflits internes forts. C’est de ce point de vue qu’une réflexion collective aussi doit être menée pour définir quel projet souhaitons-nous pour l’agriculture et donc pour le métier. 

À retenir

Rester conscient au quotidien pour identifier les tensions et comprendre quel est notre besoin fondamental qui n'est pas satisfait ?

Concepts clés

Théorie de l'autodétermination // Besoins fondamentaux de tout être humain // Intelligence sociale

Lien avec d'autre sujet

Gestion des émotions // Relation interpersonnelle

En savoir plus

Marie Godard

Je travaille dans le milieu agricole depuis 10 ans après une reconversion professionnelle. Avant de mettre les bottes dans le milieu agricole, j’étais salariée dans l’animation, le social et la communication. Avec des études de sociologie et des formations en accompagnement, en coaching, l’humain a toujours été le centre de mes préoccupations.